Nicolas II à Tsarkoïe Selo

C’est le 6 mai 1868 que naît Nicolas Alexandrovitch Romanov. Il devient officiellement empereur de toutes les Russies en novembre 1894, au décès de son père le tsar Alexandre III. Nicolas II est également roi de Pologne et Grand-prince de Finlande. Lui-même avouera bien plus tard qu’il n’a jamais voulu être tsar. Il épouse quelques jours après son accession au trône la princesse Alix de Hesse-Darmstadt, plus connue sous son nom russe d’Alexandra Féodorovna.

Son sacre a lieu en 1896 et est marqué par un drame terrible. La population, venue très nombreuse admirer le cortège et saluer le souverain, se bouscule, plusieurs centaines de personnes meurent piétinées. Nicolas est bouleversé et Alexandra est déjà montrée du doigt, surnommée « l’Allemande ». Les intrigues, les complots vont bon train à la cour de Russie.

Le couple se retrouve avec bonheur autour de ses cinq enfants, quatre filles et un garçon. C’est à Tsarkoïeo Selo  notamment que la vie peut prendre un cours beaucoup plus proche d’une vie de famille normale. Le tsar est un bon père de famille. Il aime jouer avec ses enfants et, plus que tout, il aime sa femme. Son rêve ressemble plus à la vie d’un bon père de famille bourgeoise plutôt qu’à celle d’un tsar redouté dans son pays et dans le monde.

Le pouvoir ne l’intéresse pas. Il cède aux instances de sa femme et passe de plus en plus de temps au Palais Alexandre à Tsarkoïe Selo , loin de la cour et des prises de décision. Ne sachant trop comment opérer et non suffisamment préparé à régner, il préserve le modèle de son père et conserve plusieurs de ses conseillers. C’est le cas de Serge Witte, son ministre des Finances. L’homme s’appuie sur le modèle européen et veut industrialiser la Russie.

Le grand ami du pays est la France. Si l’Angleterre reste tout d’abord éloignée, elle se rapproche peu à peu et la Triple-Entente est alors proclamée, unissant les trois pays. En 1904, c’est la guerre contre le Japon, autour de la question de la Mandchourie. Elle dure une année et demie. La Russie subit un échec et le peuple est mécontent. En 1905, c’est la révolution.

Nicolas II est contraint de signer le Manifeste du 17 octobre. La liberté de culte, de parole, de réunion, d’association y est proclamée ainsi que l’institution de la Douma, la nomination d’un Premier ministre, entre autres. Révoltes, nouvelles lois, réformes vont se succéder dès lors. Le Tsar est prisonnier de sa fonction, de son peuple, de ses conseillers. A ce contexte très difficile se rajoutent les soucis liés à l’état de santé du tsarévitch. Il est hémophile.

L’impératrice s’entoure de mages et marchands d’espoir divers. Parmi eux, Raspoutine. Il prend de plus en plus de place dans la vie de la famille Romanov, Nicolas II ne lui fait pas confiance et en 1916 Raspoutine est assassiné par une coalition menée par le prince Félix Youssoupov. Mais le mal est fait. Raspoutine a aggravé le mécontentement du peuple, les ragots vont bon train. La Première guerre mondiale éclate. Le bilan russe est catastrophique.

Le 2 mars 1917, Nicolas II abdique. Il est consigné à résidence avec sa famille dans leur cher palais Alexandre. Un dernier voyage les conduira dans plusieurs résidences puis à Ekaterinbourg  où ils sont assassinés dans la nuit du 17 au 18 juillet 1918. Nicolas II et sa famille ont, depuis, été honorés en tant que victimes de la barbarie bolchevik et reposent dorénavant dans la cathédrale Saint-Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg.

Nicolas II et sa famille ont, depuis, été honorés en tant que victimes de la barbarie bolchevik et reposent dorénavant dans la cathédrale Saint-Pierre et Paul à Saint-Pétersbourg.