Claude Monet à Giverny

Giverny est une petite commune nichée dans le Vexin normand, non loin de Vernon. Rien ne la prédestinait à la célébrité jusqu’au jour où un peintre décide d’y poser ses valises. Ce peintre, c’est Claude Monet. Il naît en 1840 à Paris, passe son enfance au Havre et meurt à Giverny en 1926. Il fait partie des pères fondateurs de l’impressionnisme. Il abandonne très tôt ses études et développe son art pour lequel il a montré des prédispositions très précoces. Il voyage beaucoup, peint beaucoup, a une vie sentimentale très tumultueuse et se retrouve souvent mis au pilori de la famille pour des scandales d’origine sentimentale.

Claude Monet est l’homme des excès, des extrêmes. Une seule certitude, sa peinture. La paix, il la trouvera plus tard, à l’ombre de ses arbres. Pour l’heure il vit généralement dans la misère, fuyant les impayés, les problèmes. Il se rend souvent en Normandie avec ses amis peintres. Le courant impressionniste soulève des tollés, le grand public est généralement hostile à cette nouvelle peinture. Il vend peu, quelques collectionneurs avisés achètent néanmoins ses toiles.

Il est à Londres, aux Pays-Bas, puis retourne à Paris et repart toujours et encore vers la Normandie. La rencontre de l’artiste et du lieu se fait en 1883. Monet loue la maison de Giverny et s’y installe avec sa nouvelle famille, composée d’Alice, qui est l’un de ses modèles, et des six enfants de la jeune femme. Lentement sa situation financière s’améliore. Il achète quelques années plus tard le clos complet. Dès lors la vie du peintre change. Monet à Giverny n’est pas un homme vivant en son domaine. Monet a réalisé à Giverny une véritable œuvre d’art.

L’homme aime son jardin, au fil des ans, il l’a aménagé, il l’a littéralement peint avec les plantes qu’il choisissait lui-même. Il est devenu, outre le peintre, un jardinier émérite. Sa maison et son jardin étaient au centre de ses préoccupations et même s’il voyageait, il n’en était jamais très loin. Le domaine le lui a bien rendu car à son tour il est devenu sa source d’inspiration. Le bassin aux nymphéas, le pont japonais, les iris, …

Il entreprend les célèbres séries de tableaux : les Meules, les Peupliers, les Cathédrales de Rouen, les Nymphéas, … La vie à Giverny était chaleureuse et les amis fréquents. Retrouver la douceur de vive, rencontrer le peintre jardinier mérite bien un détour par la Normandie et par Giverny .

Sa maison, son jardin sont conservés dans le plus profond respect de leur propriétaire créateur.

C’est non sans humour que Claude Monet déclarait à son propos : « En dehors de la peinture et du jardinage, je ne suis bon à rien ! ».