Socrate à Athènes
Le père de la philosophie, c’est lui : Socrate. Au fil des siècles, les philosophes du monde entier se sont inspirés et s’inspirent toujours de ses réflexions. Il naît près d’Athènes , en Grèce, vers 470 avant Jésus-Christ et meurt en 399, toujours avant Jésus-Christ. On ne peut rien dire de ses écrits à proprement parler puisqu’il n’a pas rédigé ses réflexions. Ce sont ses contemporains, ses élèves, ses disciples qui le font pour lui, directement comme Aristophane ou de façon apocryphe comme Aristote ou Platon.
Il est difficile de réunir des éléments concrets sur la vie du philosophe. L’histoire a retenu que son père est tailleur de pierres et qu’il a probablement deux épouses. Il a été hoplite, c’est-à-dire soldat, durant trois années puis il ne professe plus que la philosophie et est réputé pour être relativement pauvre. On ne connaît pas ses maîtres, si seulement il en a eu. Seule certitude, il commence à enseigner dans les rues d’Athènes dès 435 avant Jésus-Christ.
Il refusait toute rétribution. Sa célébrité grandit rapidement, à tel point qu’en 420 la Pythie de Delphes aurait déclaré : « Il n’y a pas d’homme plus sage que Socrate ». Ses convictions, ses pensées sont tellement novatrices qu’il va choquer grand nombre de personnes conservatrices et en 399 débute un procès retentissant pour corruption des mœurs de la jeunesse, pour s’être détourné des dieux officiels et, pire, inventer de nouveaux dieux. Les motifs d’accusation de Socrate ont fait l’objet de nombreux commentaires. Il semblerait qu’en réalité le motif politique soit la vraie motivation des accusateurs.
Il est finalement condamné à mort et, après plusieurs mois de prison durant lesquels il continue de professer, il boit la coupe de poison fatale, entouré de ses amis. La mise en scène de sa mort va servir de message et asseoir une partie de sa philosophie, être une sorte d’apprentissage supplémentaire : la vie du corps est subordonnée à la pensée. L’apprentissage de la mort devient concept philosophique. Si Socrate a de très nombreux élèves au cours de sa vie, sa pensée a traversé les siècles, établi de nombreux courants, élevé les plus beaux esprits.
La base de sa réflexion tourne autour du thème de la Pythie : Socrate est le plus sage des hommes. Or pour Socrate, il ne sait rien. Il interroge autour de lui, tous se révèlent doublement ignorants en affirmant connaître des choses qu’ils ne connaissent pas en réalité. Seuls les dieux possèdent le savoir, les philosophes leur envient.
Il ne faut pas oublier l’aspect ironique de Socrate, tournant et retournant les affirmations, se prenant lui-même pour cible et entraînant ses auditeurs dans des redoublements de questions. Somme toute, n’est-ce pas là le but ultime de toute philosophie ?