Homère
Les années collège ont laissé quelque part dans notre mémoire une trace de l’Illiade et l’Odyssée ainsi que de leur auteur, Homère. Parfois même plus qu’une trace, une espèce de fidélité à la mythologie et à l’Antiquité. On se souvient tous du récit et du poète. Mais qui est-il exactement ?
Partons donc sur ses traces. Homère était un poète, un aède exactement. Pour les Grecs , un aède est un artiste qui déclame, chante des vers en s’accompagnant d’un instrument de musique proche du sitar indien. Il faut dire qu’être un auteur, ou même un poète, à cette époque ne revêtait pas la même réalité que de nos jours. Homère a vécu vers la fin du 8e siècle avant Jésus-Christ. Et, déjà cette question divise les scientifiques qui ne sont absolument pas d’accord sur le sujet.
Certains prétendent que Homère n’aurait pas existé et serait une sorte de poète absolu, la poésie idéalisée en quelque sorte. D’autres, au contraire, en font un poète aveugle et déjà célèbre en son temps. Historiquement, plusieurs villes ioniennes s’attribuent le lieu de naissance du poète. Il semblerait néanmoins que plusieurs preuves prouveraient qu’il eut bel et bien existé. Ce qui est certain, c’est que sa place dans l’histoire de la littérature internationale est prédominante. Il est l’un des tout premiers auteurs de tous les temps, l’un des plus admirés et reconnus.
Auteur est bien le bon mot mais, en fait, à cette époque on n’écrivait pas les œuvres. On les disait, voire on les chantait. Des milliers et des milliers de vers, imaginez la mémoire nécessaire à de telles prouesses. C’est peu à peu, au fil des siècles, que l’on a commencé à fixer les œuvres sur divers matériaux, de la tablette en terre à la plaque de cire bien plus tard à Rome. Revenons à Homère. Homère serait donc né en Grèce, dans une ville ionienne.
Ses récits sont épiques. Il raconte dans l’Illiade un fait qui a longtemps été considéré comme une légende : la guerre de Troie. La belle Hélène a été enlevée, plus ou moins volontairement, par Pâris, le fils du roi Priam, le roi de Troie. Or la belle Hélène est en réalité l’épouse du roi Ménélas, le roi de Sparte . Il n’en faut pas plus pour déclencher une guerre terrible. Ce sont ces combats que raconte Homère. Ces combats et les diverses interventions des dieux plus ou moins hargneux ou facétieux. Il raconte les terribles batailles jusqu’à la chute de la ville à la suite d’une ruse concoctée par le vaillant Ulysse. Ce dernier a imaginé une immense statue de cheval offerte aux Troyens en guise d’hommage, alors que les Grecs avaient feint eux-mêmes d’abandonner le combat et de partir. Or la statue renfermait en réalité des soldats grecs qui, nuitamment, ont ouvert les portes de la ville à leurs troupes, cachées dans les montagnes alentour.
Troie tombe et c’est un véritable massacre. On a longtemps pensé qu’il ne s’agissait que d’une légende lorsque, au 19e siècle, Schliemann découvre après d’âpres recherches le site de Troie Troie . Du coup, l’Illiade et Homère prennent un tout autre sens. Le site de l’ancienne Troie se trouve de nos jours en Turquie. Le deuxième livre d’Homère, l’Odyssée, conte le retour d’Ulysse vers son île natale, Ithaque. Notez le subtil hang over ! L’habile poète avait préparé son accroche pour la deuxième œuvre. Après avoir mis un point final à la guerre de Troie, ce sera le récit du retour difficile d’Ulysse dans son palais, après bien des déboires, tout autour de la mer Méditerranée.
Difficile et pourtant d’autant plus urgent que les prétendants rôdent autour de Pénélope, l’épouse d’Ulysse, avides de prendre à la fois le trône et la femme. Là, Homère raconte le combat des dieux pour aider ou empêcher Ulysse à accoster chez lui, à Ithaque . Les dieux sont souvent présents dans l’œuvre d’Homère. Ils habitent l’Olympe mais se déplacent souvent et ont des sortes de sbires, des soutiens qui, eux, obéissent à leurs ordres. C’est ainsi que l’on retrouve de nombreux personnages dans différents lieux, chacun correspondant à des épisodes spécifiques de l’Odyssée.
De nombreux lieux actuels correspondent à ces étapes : le passage de Charybde et Scylla sur les côtes de la Sicile , Gibraltar et l’antre de Calypso, Djerba () pour les Lotophages, les exemples sont nombreux. Revenons à Homère. La première version imprimée de ses écrits remonte au 3e siècle, sur des Codex. Toutefois, le texte aurait été fixé dès le 4e siècle avant Jésus-Christ et dans une langue qui correspond bien au 8e siècle avant Jésus-Christ. Devant l’incertitude quant à la réalité historique de l’auteur, tenons-nous en aux faits.
Nous possédons deux magnifiques ouvrages qui donnent une vision de la Grèce ancienne, une Grèce dont les nombreux vestiges sont des témoins merveilleux. Une idée de voyage ? Pourquoi ne pas s’amuser à marcher sur les pas d’Ulysse et, par exemple, organiser une magnifique croisière en Méditerranée ?