Emiliano Zapata à Anenecuilco
On le surnommait el Caudillo del Sur ou encore el Atila del Sur, l’Attila du Sud… Voilà qui décrit immédiatement Emiliano Zapata Salazar . Il naît en 1879 à Anenecuilco et meurt en 1919. Il est célèbre pour avoir été l’un des principaux acteurs de la révolution mexicaine de 1910 puis de la guerre civile.
Zapata fait partie d’une famille nombreuse, relativement aisée. Pour l’anecdote, on ne lui connaît pas moins de vingt-sept femmes officielles ! Personnage hors du commun, l’homme est soigné, a suivi une scolarité suffisante pour avoir des bases de comptabilité et a l’habitude de se promener avec ses deux gros pistolets plus une machette. Il devient dès 1909, et très officiellement, une sorte de chef local.
Après une arrestation plus ou moins aléatoire, il s’investit de plus en plus dans la vie politique et se bat aux côtés des paysans spoliés de leurs terres par les riches hacendados. Sa réputation grandit. En 1910, c’est le début d’une insurrection contre le président Diaz. Zapata s’engage aux côtés des forces révolutionnaires. En 1911, il est institué chef du mouvement madériste du Morelos. Les relations entre Madero et Zapata vont rapidement se dégrader pour aboutir à une scission définitive à la fin de l’année.
1913 voit un coup d’état militaire mené par Huerta. Zapata ne trouve pas de terrain d’entente avec ce dernier qui finit par être renversé à son tour. Les temps sont difficiles pour le Mexique. Un nouveau gouvernement révolutionnaire est nommé, Carranza est à sa tête. Zapata tente un rapprochement avec les Etats-Unis. Malgré de longues tractations diplomatiques entre Zapata et Carranza, c’est l’échec et la région du Morelos va payer un lourd tribu.
Zapata a un réel pouvoir, une véritable armée, équipée, il va jusqu’à battre monnaie dans ses territoires. Le plan d’Ayala accorde des pouvoirs officiels au révolutionnaire dans l’Etat du Morelos. De révoltes en actions de guérilla, de complots en luttes armées, le Mexique a été durement touché en ce début de 20e siècle. Zapata est à mi-chemin un libérateur, luttant pour la juste cause et un redoutable rebelle sans pitié, tuant pour un regard jugé déplaisant.
En 1919, il est victime de ses propres façons de faire. Le colonel Guajardo joue de perfidie en se faisant passer pour son ami. En réalité il a imaginé, avec son supérieur Garza, une véritable embuscade durant laquelle Zapata sera tué à bout portant. Garza fut payé une somme considérable pour service rendu. La postérité garde malgré tout l’aspect plutôt positif de cet homme engagé pour la restitution des terres aux plus démunis. Fidèle catholique, il a protégé prêtres et églises.
A l’image de sa vie, entre le pire et le meilleur, Zapata est l’homme de toutes les légendes. ¡ Y viva Mexico !