Pu Yi à Pékin
Vous avez sûrement pleuré en regardant Le dernier empereur, le film de Bernardo Bertolucci. La réalité n’en est pas loin, elle est même parfois bien pire. Pu Yi est né à Pékin en 1906, il y meurt en 1967. Il est le douzième empereur et est issu de la dynastie Qing. L’empereur régnant, Guangxu, n’a pas d’enfant et c’est donc par décret que Pu Yi devient son successeur à l’âge de deux ans et dix mois. C’est son père qui doit assurer la régence jusqu’à la majorité de l’enfant.
Les temps sont troublés, la dynastie mandchoue ne fait pas l’unanimité, les révoltes se succèdent depuis déjà plusieurs dizaines d’années. La violence monte. En 1911 un nouveau général, Yuan Shikai, est nommé pour mater les rebelles. Après quelques mois, fort de son pouvoir, il se retourne contre l’empereur qui est obligé d’abdiquer en février 1912, il a à peine six ans !
La première république chinoise est créée. Pendant les douze années qui vont suivre, Pu Yi conserve officiellement son titre, devenu honorifique. Il est consigné à résidence dans la Cité Interdite dont il n’a pas le droit de sortir. La Cité Interdite se trouve à Pékin, il s’agit d’un ancien palais impérial aux proportions gigantesques avec ses bâtiments traditionnels, des jardins raffinés et un parc contenant deux lacs.
Elle a été édifiée à partir de 1406 par la dynastie Ming puis est passée à la dynastie Qing. Pékin s’appelait alors Zhongdu et fut auparavant la capitale de la Dynastie Jin puis des Mandchous. Le petit fils du Mongol Gengis Khan, Kubilai Khan y fonde la dynastie Yuan. La Cité Interdite est devenue de nos jours un musée où l’on peut admirer tout le raffinement et la magnificence de l’empire chinois. En 1917, à la suite de nouveaux troubles, Pu Yi redevient pour un court moment empereur.
Le jeune homme est éduqué par un précepteur écossais. Il apprend l’anglais et est un élève brillant. En 1924, à la suite d’une nouvelle révolte, il est chassé de la Cité Interdite et va se réfugier à Tianjin, alors enclave japonaise, après le refus des Britanniques de l’accueillir au Royaume-Uni. A Tianjin, se crée autour de lui une vraie vie mondaine. Puis les Japonais envahissent la Mandchourie et placent Pu Yi à sa tête bien que la nomination soit essentiellement symbolique.
Le conflit s’enlise entre la puissance japonaise et le Kuomintang chinois. La SDN, Société Des Nations, intervient mais le Japon persiste dans sa volonté d’expansion. Pu Yi est proclamé officiellement empereur pour la troisième fois. Désormais les guerres d’influence, les complots vont se succéder autour du jeune homme, opposant Mandchous, Japonais et Chinois, affectant l’empereur jusque dans sa vie intime.
Arrêté par les Soviétiques, il est leur prisonnier de 1945 à 1950. Il est enfin renvoyé en Chine où, pendant neuf ans, il va connaître l’une des pires épreuves de sa vie : la rééducation.
En 1960 il devient jardinier au Jardin botanique de Pékin. Pu Yi est revenu dans sa ville natale. Il y meurt en 1967 sans que l’on puisse dire avec exactitude les raisons de son décès.